Cinquième colonne

„Lynchage“ délectable d’un certain

Marcel Noppenay

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Ceci  est une re-publication à l’occasion de la

« Jubiläumskonferenz – 15 Joer Luxemburgistik op der Uni Lëtzebuerg »

d’une  réponse à une lettre indiscutable de quelques « intellectuels » égarés en 2016.

Si déjà le Roi est nu, écorchons-le…

Monsieur Noppenay était en possession d’un passe-port luxembourgeois. Il se sentit français et vécut son complexe d’Oedipe au mieux de ses possibilités. Il tua virtuellement l’un des responsables de son existence en combattant sa mi-provenance luxembourgeoise dont il avait honte, pour glorifier l’autre côté, le côté français à travers une adoration maladive de tout ce qui est France, francophonie et de culture d’outre-frontière du sud de notre pays. En même temps il démontra son unidimensionalité bornée, en poursuivant de sa haine tout ce qui pouvait avoir rapport, de près, de loin ou de très loin avec la langue et la culture luxembourgeoise ou, horribile dictu, allemande. Cultures qu’il aurait aimé exterminer sur tout notre territoire, n’en déplaise aux intérêts des vrais luxembourgeois. Il n’en avait cure. Ainsi, croyait-il probablement pouvoir enfin effacer cette tare dans son emblème, que représentait pour lui son origine mixte. Sujet à psychanalyse.

Vous l’appelez Luxembourgeois? Que nenni! M Noppenay n’a jamais été luxembourgeois que sur le papier. Il méprisait tout ce qui était luxembourgeois et potentiellement allemand. Et il méprisait les luxembourgeois luxembourgeois. Il méprisait la moitié de lui-même.

Mérites? Quels „mérites“ peut-on concéder à quelqu’un qui, dans notre pays, joue les agitateur nationaliste pour une autre nation que la nôtre? Il en existe de ces personnages intrigants dans tous les pays. Noppeney, était malade de sa propre personne. Son but était de détruire ce qui le tourmantait de façon presque pathologique. Sans égards, sans finesse, sans la moindre tolérance envers ceux qui pensent différemment. Un rassiste qui avait le verbe (français) facile, qu’il croyait pouvoir simplement imposer aux autres. Il n’essayait pas de persuader par l’argument, quels arguments d’ailleurs, il essait d’imposer ses idées reactionnaires.

Personnage brillant? Poids lourd du savoir? Exceptionnel? Je crois rêver! Noppeney était un être, je me répète, borné, banal, pauvre en idées, comme tout fanatique, mais „prolifique“, comme vous dites si joliment. Prolifique, mon Dieu! Ce n’était qu’un homme méprisable pour tout le mépris qu’il portait envers nous tous: les luxembourgeois.
En effet, Noppeney, pour ne pas trop empoisonner son esprit, ne parlait luxembourgeois qu‘ aux serviteurs, au bas-peuple. Tout à fait charmant. Qu’il fût incarcéré à Dachau ne le disculpe pas et n’excuse rien. Mon père y était aussi, et je me permets de le citer: „Wann ët nët esou vill anständeg Preisse gi wiir, da wiir ech nët lieweg heem komm.“ À bon entendeur, salut! Méfiez-vous de ceux qui sèment la haine généralisée.

Pourquoi un „certain Luxembourg“ vénère-t-il jusqu’à nos jours de tels gens tristes et en fin de compte lugubres, qui dénigrent sans se gêner nos Michel Lentz et autres écrivains, poêtes et „song-writers“ luxembourgeois? Parce que ce „certain Luxembourg“ n’a pas, ni l’assurance, ni le cran, ni l’étoffe nécessaire pour être sainement fier de sa propre langue et de sa propre culture. Il se gêne pitoyablement pour en déduire son identité.
Et gesäit aus, ass wéi wann Lëtzebuerg sech misst eng franséisch Identitéit gin, fir därfen frou mat sech selwer ze sinn.

Ne sommes-nous pas entrain, actuellement, de provoquer volontairement l’essor de nouveaux Noppenays, en taillant vite les lois nécessaires à cet effet. Alphabétisation en français, textes officiels en français qu’on „oublie“ de traduire en allemand ou en luxembourgeois, autant d’essais et autres pour forcer la „francisisation“ de notre pauvre pays. Noppenay serait fier de vous, chers responsables. Responsables?

Comme lui, vous fermez les yeux devant le fait que le luxembourg restant actuel est le fruit de plusieurs „partages-magouilles“ politiques, et que le moignon restant est la partie germanophone de l’ancien Duché. Quel révisionisme que de vouloir faire main basse sur cette partie aussi. Les conséquences seront désastreuses. Ce sera l’élimination linguistique et culturelle de tout un peupe, originaire de ces terres, aussi petit qu’il soit.

De quel droit un Franco-luxembourgeois comme Noppeney essayait-il d‘ imposer au Luxembourgeois-luxembourgeois sa langue paternelle, qu’était le français, langue totalement étrangère aux Luxembourgeois de souche et de couche, dont la langue maternelle et paternelle est le Luxembourgeois? Cette langue-dialecte en provenance des régions germanophones dont elle possède toutes les charactéristiques phonétiques et grammaticales?
De quel droit des intellectuels illuminés luxembourgeois de toutes les couleurs se permettent-ils de soutenir jusqu’à nos jours une telle énormité socio-destructive? Est-le réflexe élitaire de vouloir se délimiter du …peuple? Frédéric II, roi de Prusse imposait le français à la Cours. Et Voltaire s’en moquait. À raison.

Voulons-nous vraiment, pour accélérer cet assassinat, installer une ou plusieurs sociétés parallèles de Luxembourgeois sans attaches, ni à la langue, ni au pays, ni à la culture et ni à l’histoire de notre beau pays?
Cui bene?
À qui l’avantage d’une société luxembourgeoise scindée en je ne sais combien de parties? Serait-ce, pour les gens au pouvoir, actuellement ou plus tard, plus facile de gouverner ainsi?
Divide et impera?
Ne me parlez surtout pas de déficit démocratique. Belle invention. Si déficit il y a, il s’exprime par les faits et agissements d’un gouvernement qui ne respecte pas la volonté du peuple qui‘ il gouverne et qui gaspille ainsi lentement sa légitimité, déjà douteuse dès le départ.
Malheureusement, l’opposition ne fait pas mieux.

Il y aura des Luxembourgeois luxembourgeois, des Luxembourgeois français, des Luxembourgeois belges, anglais, irlandais, chinois et souahéli, mais il y aura surtout, déjà à court terme, des Luxembourgeois ne parlant et ne comprenant plus que le français. Une annection francophone lente et irréversible s’annonce.
Noppenay verrait ça de façon bien calme: c’est exactement ce qu’il voulait. Exterminer le Luxembourg luxembourgeois dont il pressentait l’origine germanique.

Et certains d’entre vous continuent à glorifier cet individu obscur. Vous le traitez toujours en luxembourgeois? Il ne l’était pas, de son propre gré. Vous lui vouez même un Centre Culturel? Vous n’avez pas honte, vous les responsables de telles grossièretés?
Vous n’en avez cure, je comprends. Et les Noppenay et Frisoni et j’en oublie, continueront à hanter notre pauvre société. Qu’aurait dit mon vieux „copain“ Brassens s’il avait eu à faire à des „con-citoyens“ pareils? Exact, il les aurait croqués en chanson, comme il savait si bien le faire.

Ne vous méprenez pas: j’aime beaucoup la langue française que j’ai apprise aux prix de grands efforts, de larmes, de jurons et de transpirations intenses. Mais aussi à coups de tendresse.
Autant que je la respire par moments, dans la réalité et dans mes rêves, elle ne sera jamais ma langue ni maternelle, ni paternelle, et n’a jamais été celle de nos ancêtres.

Le Français, langue véhiculaire et d’intégration? Au Luxembourg? Bonsoir la compagnie, bonsoir Melusina, bonsoir les „Grands Michels“ parmi nos ancêtres, les Lentz et Rodange et bien d’autres. Bonsoir notre pauv‘ patois qui a essayé en vain d’être une langue. Il se meurt lentement, assassiné par ses propres filles et fils.

Je vais reprendre mes antidépresseurs.

Jean M.P. Gilbertz   03-05-2016